Suite à Formica rufibarbis

Section où le professeur Henri Cagniant lance les sujets de discussions de son choix.
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Henri Cagniant
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Suite à Formica rufibarbis

Message par Henri Cagniant »

Notre ami C. Dégache m'a envoyé un échantillon d'ouvrières venant d'émerger du cocon depuis 1 à 2 jours, en provenance de Rochepaule.
Mesures faites, on a: n = 31; CW = 1,40 - 1,73 mm, moy = 1,576, ec.type = 0,067. Il s'agit donc de "grandes".
Au comptage des soies du pronotum, on constate que les plus immatures (encore jaunâtres) ont peu de poils (nPNu = 7 à 10) quelque soit leur taille tandis que celles qui sont un peu plus avancées en ont davantage: nPNu = 10 à 15. En regardant de près, on s'aperçoit que les premières ont des poils couchés, cassés à la base ou perdus (et on voit alors l'aréole sur le tégument); cela nous prouve que l'alcool ayant servi à tuer les bestiole a fait tomber les soies de celles qui n'étaient pas suffisamment durcies (la maturation du tégument chez les insectes se réalise par un tannage).
Cet échantillon complétait un précédent envoi, lequel contenait des mâles (la valve moyenne des genitalia chez rufibarbis (inédites!) a une forme de clé à molette); dans le présent, il y avait 6 gynes: CW = 1,91 - 1,95 mm; SL = 1,65 - 1,72, moy. = 1,692 donc un peu plus longs qu'à Noé mais restant dans les limites indiquées par Seifert pour rufibarbis (SLm = 1,698 +/- 0,049 mm).
15 à 30 soies sur le scutum (mais là aussi il y a des individus peu mâtures), 17 à 32 au pronotum et toujours 0 au propodeum.

Suite à ces observations, j'ai repris l'expérience avec 35 individus prélevés dans le nid de Noé, de toutes tailles et émergées depuis peu (encore un peu claires) en épargnant celles qui étaient trop pâles; l'alcool utilisé était dilué à 40% d'eau pour ménager les soies.
Résultats:
CW = 1,088 - 1,570; moyenne= 1,398 mm; ec. type = 0,156
nPNu = 8 à 16; moyenne= 11,218; ec. type = 1,034
r = 0,781
équation: nPNu = 0,0158 CW - 10,87 (CW exprimé en 1/1000 de mm).

On constate qu'il y a peu de différences en moyenne, avec les ouvrières du "service intérieur" étudiées dans la communication précédente; la perte est de 1 à 2 poils seulement.
Ce sont cependant les grandes qui montrent la perte la plus nette, en particulier quand on compare les "néonates" avec leurs soeurs du service extérieur.
Ainsi pour des individus dont CW va de 1,40 à 1,57 mm:
service extérieur: nPNu = 6 à 11; moy. = 9,0 (n=10)
néonates: nPNu = 11 à 16; moy. = 12,3 (n = 11).
En élevage, on observe que les grandes ouvrières vivent plus longtemps que leurs petites soeurs (un "vieil" élevage d'ouvrières orphelines ne contient plus que de grands individus); au cours d'une vie plus longue, le risque de perdre des poils augmente.

Il existe également une variation individuelle dans la pilosité mais elle ne semble pas trop importante. Avec 5 ouvrières dont CW = 1,55 mm, on compte respectivement: nPNu = 12, 13, 13, 14 et 15.
Les gynes présentent donc une plus grande variabilité dans leur pilosité.

Conclusion: Lors de captures dans le groupe rufibarbis, prendre des individus de tailles différentes (pas seulement les grandes) sans nécessairement en prendre un grand nombre lors d'échantillonnages courants. L'alcool ne doit pas être trop fort. Capturer des individus dans le nid. La période favorable est "en ce moment" (août), avec l'émergence des ouvrières de l'année.
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