Temnothorax luteus (Forel, 1874) (=L. racovitzai Bondroit)

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Henri Cagniant
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Temnothorax luteus (Forel, 1874) (=L. racovitzai Bondroit)

Message par Henri Cagniant »

Temnothorax_luteus_Forel étiquette.jpg


T. luteus Forel (=L. racovitzai Bondroit) n.syn.

Tout d'abord un peu d'historique pour remettre les idées en place:
Le 24/7/09 j'annonçais qu' après avoir consulté un exemplaire de la Collection Forel à Genève, j'assimilai T. luteus à un "T. tristis jaune" et le 12/8/09 proposai la synomymie T. luteus (=T. tristis).Or, comme je le remarquai dans la première communication, le "type" de Genève (Drôme) ne provenait pas de la localité de description par Forel (Grand Salève).
Dans une communication du 12/5/11, Christophe a fort à propos souligné cette contradiction.
Types:
2 ouvrières, Grand Salève; l'étiquette de la main de Forel porte en outre "chez A. Varanen" (selon ce que j'ai pu déchiffrer); pas de date.
Forel n'ayant pas désigné d'holotype, on a là des syntypes. Je désigne comme lectotype le 1er individu sur l'épingle et le second comme paratype.
Diagnose de T. luteus Forel : Long. corps: 2,04-3,02 mm. Brun roux clair, la bande du gastre brunâtre, floue, large comme le 1/3 du tergite 1; les suivants ont une bordure rembrunie très mince. Tête superficiellement réticulée-ridée, devenant lisse sur le front et à l'occiput. Tronc réticulé avec quelques rides fines formant des mailles sur le devant du pronotum, sur le propodeum et les flancs (où elles peuvent devenir plus nettes). Pétioles finement réticulés, quasiment sans rides bien individualisées, la carène sur le sommet du pétiole est très mince.
Pas de sillon; épines assez longues (indice=1,48 à 2,04; moyenne=1,712+- 0,156; n=46), en lame de faux et allant en s'écartant. Le dessus du propodeum s'incline peu en avant de leur base. La forme du pétiole est caractéristique: il apparaît comme élevé (Hauteur/longueur=0,68-0,85; m=0,765 +- 0,065; n=30); son sommet est étroit, la face supérieure s'inclinant vers l'arrière selon un angle de 80°; pédicule bien concave, presque aussi long que le noeud. Chez les petites ouvrières, l'ornementation s'atténue et la tête devient plus largement lisse.
La reine fut décrite (comme racovitzai) par Bondroit (1918 : 133) et figurée par Kutter (1977:124, fig. 255).
Le mâle est également décrit comme racovitzai par Kutter (1977:133-34; fig. 256 et 257).
Kutter (1977) représente l'ouvrière (p.120; fig. 237,239,240). Sur sa figure 238 (p. 121), le sommet du pétiole devrait être plus bref et le pédicule est trop court (il s'agirait alors d'un T. tristis). Sur la figure 253 (p. 123), le sommet du pétiole est trop arrondi.
T. luteus est correctement décrit dans l'ensemble par Bernard (1968:208): "centre et moitié postérieure (de la tête) lisse"; mais "articles 2 à 5 (du funicule) quatre fois plus larges que longs" est aberrant; ils sont en fait à peu près aussi larges que longs.
Les exemplaires (examinés) de Banyuls sur lesquels Bondroit fonde la description de racovitzai ont la tête un peu plus largement lisse, y compris chez les grandes ouvrières. Les épines sont longues (indice= 1,50 à 2,04; m=1,758 +-0,162; n=26); la forme du pétiole reste identique. Dans une optique populationnelle, on peut désigner ce groupe de populations par le trinomen L. luteus racovitzai (Bondroit, 1918).
Certains échantillons de la région de Barcelone présentent l'habitus "racovitzai", d'autres sont tout à fait similaires aux types.
Les exemplaires de l'est du Rhône dont je dispose sont conformes aux types de Forel; épines longues (indice= 1,48 à 1,92; m=1,653+-0,143; n=20).
On a ainsi T. luteus (=T. massiliensis Bondroit) (selon la synonymie établie par J. Casevitz-Weulersse & C. Galkowski, 2009).
Enfin, les populations du sud est de l'Espagne correspondent au trinomen T. luteus subcingulata (Emery, 1924).
La diagnose luteus de Bondroit (1918:134) se rapporterait plutôt à des exemplaires de la population pyrénéenne de T. tristis (Amélie les bains (66); Cauteret (65).

En conséquence pour notre recensement:
1- Toutes les déterminations à ce jour comme "racovitzai" passent à T. luteus.
2- Toutes mes déterminations "luteus" passent à T. tristis.
Henri Cagniant
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Re: Temnothorax luteus (=L. racovitzai Bondroit)

Message par Henri Cagniant »

Différences entre T. luteus et T. tristis:
Je considère comme "localités classiques" pour T.tristis Rochepaule et le Ventoux.
Chez tristis: teinte plus sombre, brun roussâtre foncé. Aspect plus robuste (long. corps= 2,3 - 3,4 mm). La sculpture est plus marquée, la tête est totalement réticulée avec des rides visibles et sans espace lisse (tout au plus on peut constater que la réticulation devient plus supercielle sur le front).
Epines longues (ind=1,36 à 1,86; m= 1,594+-0,131; n=28). Le dessus du propodeum s'abaisse d'environ 20° en avant de leur base.
Pétiole massif; le noeud est plus grand que le pédicule; son sommet est plus large que chez luteus avec une face supérieure un peu moins inclinée en arrière; l'angle antérieur est de 90°; Hauteur/longueur pétiole= 0,70- 0,86; m=0785 +-0,041; n=22.
Nous devons à R. Blatrix la découverte de formes de plaine ( Monteils (30), retrouvée à Laruns (34)), relativement claires, et qui correspondent exactement au "luteus" de Dieulefit (coll. Forel de Genève).
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