Bonjour Hugo,
Pour vous éclairer un peu, je vais me situer dans le contexte de la myrmécologie.
Tout d'abord, j'étais passionné de fourmis entre 12 et 18 ans.
Je lisais et regardais des tas de documentaires, sans pousser plus loin.
Puis, pour diverses raisons, je me suis éloigné de la myrmécologie.
En 2004-2005, j'ai repris le sujet en référençant le plus de dômes possibles de Formica dans les Vosges.
Mais là aussi, par la force des choses, je n'ai pu continuer.
En 2008, j'ai repris ma passion sans toutefois aller plus en profondeur.
J'ai déménagé en 2009 dans le Doubs et ayant trouvé enfin un boulot stable, j'ai pu, au printemps 2010, me lancer concrètement dans le référencement des dômes du Doubs et du Jura.
Tout cela pour vous expliquer que côté connaissances générale de la myrmécologie et de la taxonomie, je peux dire, au regard des travaux de plusieurs personnes sur Antarea, que je suis une bille.
Alors finalement, je suis là pour apprendre.
Je suis parti de 0 et je compte sur vous tous pour progresser.
Mais un point important reste à souligner, tout en défendant une cause qui me paraît juste, je veux continuer à prendre du plaisir, car sans cela, je ne ferai rien de bon.
Donc si je dois effectuer des choses trop scientifiques, je ne pourrez et ne voudrez pas suivre, car d'autres personnes sont plus compétentes que moi et je prends déjà beaucoup de mon temps libre pour effectuer ce que je fais déjà. Je ne pourrai pas faire plus et risquer de délaisser ma famille.
C'est pour cela d'ailleurs que je recherche toujours des personnes sérieuses, motivées et compétentes pour m'épauler.
Je vais répondre à vos questions et conseils.
Hugo Darras a écrit :Tu peux justement prendre tes photos avec un objet de taille fixe comme référentiel au niveau du nid,et tu pourras estimer la hauteur, le diamêtre et le volume sur ordinateur, de façon surement plus précise et rapide que sur le terrain.
C'est ce que je pensais faire, mais vu l'équipement que je dois transporter à chacune de mes sorties, j'avais évité de m'encombrer encore plus. Cependant, si cela s'avère indispensable et utile, je le ferai. Je prendrai une bouteille en plastique de 50 cl comme objet de comparaison. S'il faut autre chose à la place, indiquez-le moi.
Hugo Darras a écrit :L'information sur l'exposition du nid s'obtient de façon élégante, en prenant une photo du ciel au niveau du nid, avec un objectif fisheye par exemple. C'est une donnée qui peut s'exploiter informatiquement pour plus de rigueur.
Je n'ai pas les moyens d'acheter un objectif fisheye, donc si je peux faire sans, ça sera pas mal. Pour déterminer l'exposition principale du dôme, je me place à son niveau et je regarde autour et là où c'est le plus dégagé, je regarde avec la boussole. Majoritairement, les dômes sont exposés en Sud/Sud-ouest.
Hugo Darras a écrit :As-tu déja essayer d'évaluer la zone de chasse d'une colonie, car cela me semble optimiste en quelques minutes.
Je n'ai jamais utilisé une demie-journée pour faire cela, mais un quart d'heure par exemple. Juste pour voir, rien de plus. Je suis bien conscient de travail que c'est et il faut au minimum 2 heures pour chaque dôme, pour être précis. En général, en fonction de la taille du dôme, la zone de chasse s'étend sur un rayon de 25-30 mètres jusqu'à 80 mètres environ. Mais ce travail là, je le ferai pour les dômes les plus menacés et si possible, en ciblant des forêts ou des parcelles de forêts malades, en démontrant que là où se trouvent les fourmis, la forêt est devenue saine.
Hugo Darras a écrit :Pour ce qui est des interconnexions, qui doit représenter un travail important, fais-tu des tests d'agressivités et si oui que protocole ?
Pour ça, je ne l'ai encore jamais fait, je n'ai donc pas de protocole.
Je pense que l'idéal serait d'abord de mettre les individus de chaque dômes étudiés chacun dans une boîte qui leur est propre, puis de les placer dans un vivarium commun sans "fioritures" et de regarder leurs comportements. Mais je suis intéressé de prendre connaissance des protocoles déjà existants à ce niveau.
Hugo Darras a écrit :En un sens ton protocole me semble critiquable, car beaucoup des données que tu récoltes, visent à mieux comprendre la biologie et l'écologie de ces espèces. C'est passionnant en soit, mais couteux en temps par rapport à tes objectifs annoncés et en comparaison avec le travail bibliographique, qu'il restera à faire (recherche de relevés géographiques anciens, étude des projets d'urbanisation, de la politique d'entretien des forets...).
Des projets similaires se content parfois des relevés des localisations et d'estimation de l'anthropisation du milieu.
Je comprends parfaitement votre réaction. Il faut bien différencier les différents objectifs du projet, qui, une fois que du monde me suivra dans cette "aventure", seront ceux d'une association bien définie. Dans le projet MYRMECOGRAPHIE, deux grande lignes se distinguent :
- suivi annuel et individuel des dômes et de leurs habitants
- programme de protection (et de sensibilisation au public)
Donc en effet, pour ce qui est du programme de protection (et de sensibilisation au public), l'important est de relever les endroits et le nombre de dômes qui y sont présents, d'en mesurer la dispersion et déterminer les zones où il serait préférable d'en faire transplanter, comme cela a été le cas en Italie.
Pour ce qui est du suivi annuel et individuel des dômes et de leurs habitants, cela concerne plus les passionnés eux-mêmes. Mais ça pourra toujours servir à l'ONF par exemple. C'est pour cela que je passe beaucoup de temps à mesurer, etc.
Ce que je souhaite par dessus tout, c'est aider les scientifiques qui voudraient travailler sur les Formica et leur faire gagner un temps précieux. Et puis ça nous servira à nous aussi, passionnés et myrmécologues, car en France, des scientifiques travaillant toute l'année sur les Formica et uniquement les Formica, celles qui construisent des dômes de brindilles, il ne doit pas y en avoir plus que les doigts d'une seule main. A moins que je ne me trompe bien sûr. Donc pour que les résultats que je pourrai obtenir (ou dans le futur proche, que mon association pourra obtenir) soient recevables, comme vous le dîtes, il faut respecter des protocoles rigoureux et conformes à ceux des myrmécologues professionnels, s'il y en a.
Hugo Darras a écrit :As-tu eu vent du travail de Reginald Verhofstede en Flandre et as tu la chance de parler allemand, pour correspondre avec la Deutsche Ameisenschutzwarte, exemplaire dans ce domaine ?
Je ne connais ni Reginald Verhofstede, ni la Deutsche Ameisenschutzwarte et je ne parle pas allemand.
Par contre, je suis ouvert à toutes les littératures myrmécologiques francophones liées aux Formica, afin d'approfondir mes connaissances et me spécialiser de plus en plus.
Je ferai des recherches sur les travaux de Reginald Verhofstede, à moins que vous ayez déjà des liens Internet à me conseiller de visiter au préalable.
Merci de m'avoir lu et au plaisir de vous lire.
Bernard