Bonjour à tous,
Mon premier envoi a révélé 3 esp. déjà notées, et une qui semble assez méridionale : Pheidole pallidula, mon site (celui dont je suis conservateur bénévole) est considéré d'intérêt européen pour sa flore de pelouses et friches calcicoles: une centaine de plantes rares ou très rares en France, principalement d'affinité méditerranéenne montagnarde, et quelques unes atlantiques et continentales. Cela serait-il une explication de la présence de la fourmi ?
Merci, et surtout aux identificateurs !!! par curiosité, quel est le temps moyen de détermination d'une fourmi ?
Cordialement, Jean Claude Bourdin.

Ils ne vont pas oser répondre ...
Les déterminateurs ont une connaissance bibliographique et du terrain. Même s'ils ne nomment pas de suite , la suspicion les oriente rapidement. Habitat, attitude ( déplacement), parasitisme etc ...
De visu pour certaines sp rares ou peu communes ils ne se trompent pas. Quelque soit la taille. J'ai pu chasser avec Christophe G. et c'est impressionnant. Différencier Temnothorax recedens de Pheidole pallidula en mélange sur un caillou en serait ma dernière preuve vécue.
Je passe sur les sp communes : Crematogaster scutellaris est sans ambiguïté.
Passage à la bino :
- des sp peuvent sortir rapidement même à peine sèches. La structure du pétiole et du thorax suffisent.
- S'il faut observer la pilosité comme les Lasius, le temps que tout se mette en place , sur plusieurs sujets ,est déjà plus contraignant.
- il leur faut parfois monter sur épingle. Ce n'est plus une affaire d'heure, mais de jours avant d'obtenir un résultat. Entre la manipulation, l'observation, les articles de référence c'est énorme.
En plus long encore cet exemple :
Formica rufibarbis :
http://antarea.fr/antarea/viewtopic.php?f=32&t=256
imaginer compter la pilosité et les longueurs de dizaines de fourmis !
ou les articles de Christophe G. pour comprendre l'investissement.
En réponse ; résultat immédiat à plusieurs années. Comme le fut du canon !
Je suis d'origine Berrichonne, , du Haut Berry . La présence de Pheidole pallidula me surprend à plus d'un titre. A savoir si c'est localisé et présence récente par "importation" ou que les recherches plus bas n'ont rien donné en investigations et par où est-elle remontée ?

Merci pour toutes ces explications et précisions, avec mes excuses pour le retard à vous répondre.
Pour Pheidole pallidula, à moins d'une introduction involontaire (transport de plants.....), peut-être faut-il imaginer qu'elle a pu, ainsi que quelques autres sp. de fourmis, accompagné les plantes méditerranéennes, (voir message d'origine) dans leur migration vers le nord ??? Laquelle "migration" est à une date inconnue pour les scientifiques, depuis la dernière glaciation ? ou lors d'épisodes chauds encore plus anciens ? Ces pelouses sèches du Berry sont des joyaux botaniques, connus depuis le milieu 19ème siècle. Parmi les plantes remarquables, nous avons même une Hysope, qui serait une micro endémique du Berry, sous réserve d'analyse génétique !!!

Il y a plusieurs espèces que l'on retrouve sur les plateaux/pelouses calcaires fortement exposées au soleil et sèches qui sont habituées au sud de la France. Regardez Camponotus piceus et Plagiolepsis pygmea par exemple.
Il faut remarquer que les départements autour de celui où vous avez trouvé l'espèce n'ont pas encore été prospecté ou très peu, peut-être y mettra-t-on également l'espèce en évidence.

Effectivement, les 2 sp ont été trouvées (Camponotus piceus et Plagiolepsis pygmaea), et je suis conscient que les départements de la moitié nord sont "sous-prospectés". Et puis, existe-il des fourmis strictement inféodées à certains milieux particuliers que sont: pelouses rocheuses, friches calcicoles, tourbières, marais alcalins, etc .......... ???
Une question: jusqu'à quelle époque de l'année est-il raisonnable de récolter ?

Il n'y a pas d'époques pour récolter. Tant que l'on ne prélève pas plus d'une vingtaine de fourmis et que ce n'est pas une fondation. Il faut parfois faire attention dans les petits nids de Temnothorax et pour certaines espèces où les reines ressemblent aux ouvrières, j'ai vu trop tard aujourd'hui que j'avais prélevé une reine Myrmica, heureusement la colonie était polygyne.
Je crois qu'il y a peu d'espèces strictement inféodées à certains biotopes, mais il est certain que beaucoup d'espèces ont des préférences. Par exemple il y a certaines fourmis que l'on ne trouve qu'à partir d'une certaine altitude, d'autre qui fuient les lieux humides,... mais on trouve souvent des exceptions.

Bonjour à tous,
J'ai retrouvé une photo, malheureusement de médiocre qualité, d'août 2008, ou, sous une pierre de 10 à 15 cm, dans un milieu ouvert (pelouses et ourlets), étaient 2 espèces bien différenciées !!, s'agit-il d'esclavagistes et d'esclaves ???

Voleuses.
Les deux espèces vivent dans des nids distincts. Les jaunes (Solenopsis) construisent leurs galeries à proximité d'un autre nid (en l'occurence celui des noires) et s'introduisent furtivement dans le nid voisin par des galeries étroites pour voler de la nourriture/des larves à manger.
En mettant à découvert les deux nids, vous avez mis en contacts direct les deux espèces : c'est la pagaille