Anergates atratulus
Posté : mar. 26 août 2008 03:42
Au cours d'un weekend dans les Hautes-Alpes au mois d'aout j'ai eu la chance de rencontrer Anergates atratulus. C'est l'occasion de dire quelques mots sur cette espèce si particulière et dont la récolte est peu fréquente. C'est une espèce inquiline qui parasite Tetramorium impurum / caespitum. La caste ouvrière n'existe pas. La femelle, et surtout le mâle, ont une morphologie très dérivée. Les pièces buccales sont réduites. Le mâle, aptère, est quasiment dépigmenté et sa cuticule est très fine et molle. Les accouplements ont lieu dans le nid et les populations doivent avoir un taux d'inbreeding élevé. Cependant les colonies sont polygynes ce qui permet probablement un certain brassage génétique. Il existe plusieurs espèces parasites sociales qui pratiquent l'accouplement intranidal tout en étant monogyne; la consanguinité très forte devrait mener à la production de mâles diploïdes théoriquement stériles, ce qui pourrait être très préjudiciable à l'espèce. On peut se demander si des mécanismes n'ont pas été sélectionnés chez ces espèces pour palier à ces effets délétères. Le déterminisme du sexe est-il vraiment le même? Les mâles diploïdes sont-ils vraiment stériles chez ces espèces?
Anergates atratulus semble essentiellement inféodée aux zones montagneuses en Europe, bien qu'elle ait été trouvée en Sicile. Elle est présente aussi aux Etats-Unis où elle a été introduite avec Tetramorium caespitum.
Je l'ai trouvée dans une prairie au bord d'une rivière à Freissinières, dans la région de Briançon. De nombreux parasites sociaux sont connus de cette région, dont Anergates atratulus. Ce n'est donc pas un scoop, mais ça fait toujours plaisir à voir.
Elle a tout d'abord été considérée comme rare, mais c'est probablement lié au fait qu'elle est difficile à détecter. En effet, on ne peut la repérer de l'extérieur qu'au moment de la production des sexués. Les reines fécondées se tenant en profondeur, et les ouvrières n'existant pas, il est impossible de savoir, en soulevant les pierres, si la colonie de Tetramorium est parasitée ou non. Je me demande si les reines remontent à la surface au printemps pour se réchauffer sous les pierres exposées au soleil, comme le font pas mal d'espèces terricoles.
J'ai donc eu la chance de soulever la pierre au bon moment. Il y avait des dizaines de femelles ailées et de mâles s'accouplant, mais je n'avais pas d'appareil photo... Je suis revenu sur les lieux deux jours plus tard avec un appareil photo, les femelles ailées etaient toujours là, mais je n'ai pu voir que deux mâles. Je me demande bien ce que les autres sont devenus. J'ai pu prendre quelques photos mais elles ne sont vraiment pas grosses ces fourmis....
Le jour où j'ai vu les accouplements correspond au lendemain d'une période pluvieuse. Je ne sais pas si ça a un rapport mais ça pourrait valoir le coup de noter ce genre d'information. Si jamais ça avait un quelconque rapport ça permettrait de cibler au mieux les périodes les plus intéressantes pour les trouver, voir de provoquer ces périodes en arrosant un peu les nids de Tetramorium . C'est une technique qui est utilisée pour détecter une espèce inquiline de Pogonomyrmex aux Etats-Unis, mais les conditions sont très différentes, ce sont des espèces désertiques, l'eau a probablement beaucoup plus d'importance (même si cette inquiline ne creuse pas elle-même de trou).
Anergates atratulus semble essentiellement inféodée aux zones montagneuses en Europe, bien qu'elle ait été trouvée en Sicile. Elle est présente aussi aux Etats-Unis où elle a été introduite avec Tetramorium caespitum.
Je l'ai trouvée dans une prairie au bord d'une rivière à Freissinières, dans la région de Briançon. De nombreux parasites sociaux sont connus de cette région, dont Anergates atratulus. Ce n'est donc pas un scoop, mais ça fait toujours plaisir à voir.
Elle a tout d'abord été considérée comme rare, mais c'est probablement lié au fait qu'elle est difficile à détecter. En effet, on ne peut la repérer de l'extérieur qu'au moment de la production des sexués. Les reines fécondées se tenant en profondeur, et les ouvrières n'existant pas, il est impossible de savoir, en soulevant les pierres, si la colonie de Tetramorium est parasitée ou non. Je me demande si les reines remontent à la surface au printemps pour se réchauffer sous les pierres exposées au soleil, comme le font pas mal d'espèces terricoles.
J'ai donc eu la chance de soulever la pierre au bon moment. Il y avait des dizaines de femelles ailées et de mâles s'accouplant, mais je n'avais pas d'appareil photo... Je suis revenu sur les lieux deux jours plus tard avec un appareil photo, les femelles ailées etaient toujours là, mais je n'ai pu voir que deux mâles. Je me demande bien ce que les autres sont devenus. J'ai pu prendre quelques photos mais elles ne sont vraiment pas grosses ces fourmis....
Le jour où j'ai vu les accouplements correspond au lendemain d'une période pluvieuse. Je ne sais pas si ça a un rapport mais ça pourrait valoir le coup de noter ce genre d'information. Si jamais ça avait un quelconque rapport ça permettrait de cibler au mieux les périodes les plus intéressantes pour les trouver, voir de provoquer ces périodes en arrosant un peu les nids de Tetramorium . C'est une technique qui est utilisée pour détecter une espèce inquiline de Pogonomyrmex aux Etats-Unis, mais les conditions sont très différentes, ce sont des espèces désertiques, l'eau a probablement beaucoup plus d'importance (même si cette inquiline ne creuse pas elle-même de trou).