Etude d'un plus large échantillon T. racovitzai de Banyuls

Section où le professeur Henri Cagniant lance les sujets de discussions de son choix.
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Henri Cagniant
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Etude d'un plus large échantillon T. racovitzai de Banyuls

Message par Henri Cagniant »

Il s'agit d'un prélèvement effectué par C. Lebas près de Banyuls le 13/04/2015.
Maquis de Chênes lièges dégradé sur une petite butte surplombant une plage au sud de Banyuls (66); alt. 10 m. Banyuls étant la station type de T. racovitzai Bondroit, nous avons là un "topotype".
57 ouvrières ont été mesurées et j'ai calculé la discriminante D de Seifert et al. 2014 (voir le fichier joint).

C(longueur+largeur de la tête, indice de taille) : 1,209 mm (1,067, 1,307); écart type: 0,060. La distribution de C suit la loi Normale au niveau de signification alpha=0,05: test de Kolmogorov-Smirnov: p=0,893; on observe un excès de grands individus (ébauche de bimodalité) mais il peut s'agir d'un biais d'échantillonnage.
D: 0,337 (-3,476, +2,546); écart type: 1,204. On peut aussi considérer que l'échantillon est issu d'une population suivant la loi Normale (p=0,358).

Comme déjà signalé dans mes articles précédents, on observe que C et D sont positivement corrélés: r=0,463 ***.
Les petites ouvrières (C jusqu'à 1,095) sont généralement jaune clair, avec les rides sur la tête peu marquées, s'effaçant sur le front et l'occiput; le tronc et les pétioles montrent quelques ridules en mailles qui se détachent mal de la réticulation de base. La valeur de D est toujours négative.
Les plus grandes ouvrières (C supérieur à 1,230) ont la tête qui devient plus foncée sur sa moitié antérieure; elle est entièrement ridée réticulée (note: comme chez la forme tristis) bien que cette ornementation s'affaiblisse vers l'occiput; les rides en mailles du tronc sont mieux marquées et on voit des ébauches de rides sur les nœuds. Cet échantillon contient les plus grandes ouvrières trouvées (le max. observé dans les précédentes communication était de 1,29 à Sorède).
Les moyennes (de 1,100 à 1,230) qui forment la majorité de l'échantillon, peuvent être assez sculptées; elles donnent des valeurs pour D négatives ou positives.

Si on s'en tenait aux spécifications des auteurs (op. cit, p. 52), racovitzai se reconnait par une valeur de D évoluent entre -4,363 et + 0,041 (moyenne: -2,0449±0,88); luteus serait entre -1,057 et 4,433 (moyenne: 1,388±1,07). Notre échantillon déborde sur les deux. Autrement dit les variations intracoloniales de D peuvent être considérables (car D varie avec la taille des individus) et brouillent toute détermination.
Il en résulte que la conclusion avancée par les auteurs (op. cit, p. 52) et l'argument sur lequel ils s'appuient pour démontrer l'hétérospécificité de T. luteus et de T. racovitzai (traduction mot à mot): "les moyenne des nids (?) ne montrent pas de chevauchement interspécifique" n'est pas recevable. Leur erreur est justement de se baser sur des moyennes sans considérer les variations individuelles au sein d'une même colonie!

Conclusion: Se baser uniquement sur des calculs (qui peuvent fournir des indications précieuses mais ne doivent pas être considérées comme le critère absolu), chez des êtres aussi variables que les Fourmis, n'est pas une démarche fiable.
Christophe Galkowski
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Enregistré le : mar. 13 mai 2008 10:46

Re: Etude d'un plus large échantillon T. racovitzai de Banyu

Message par Christophe Galkowski »

Je pense aussi qu'une espèce ne peut pas se mettre en équation. La biométrie apporte des arguments, parfois ils peuvent suffire, parfois pas. Comme la génétique d'ailleurs.
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