Une nouvelle espèce recensée sur AntArea dans les Pyrénées orientales par notre ami Philippe Wegnez et detérminée par Christophe, espèce esclavagiste, Chalepoxenus muellerianus asservi le genre Temnothorax ; l’espèce sélectionnée étant principalement Temnothorax unifasciatus.
Après avoir découvert l’espèce cible Chalepoxenus utilise un recrutement individuel ou tandem running -stratégie aussi utilisée par l’espèce pillée pour son fourragement alimentaire- l’ouvrière recruteuse (parfois aussi l’ouvrière recrutée) revient plusieurs fois vers son nid pour effectuer des recrutements supplémentaires. Cette opération étant longue elle implique le siège du nid à piller, l’attaque n’intervenant que lorsque le nombre des assaillants est assez important (Buschinger et Winter, 1977 ; Winter 1979 a ; Buschinger et al., 1980).
Le Chalepoxenus tue d’abord les ouvrières du Leptothorax à l’extérieur ou sortant du nid, utilisant leur mandibules pour sectionner les appendices de leurs adversaires (Buschinger et al. 1980).
Ils utilisent ensuite une arme chimique dîte de propagande issue de la glande de Dufour provoquant la confusion chez les ouvrières du Temnothorax qui se battent entre elles ; ne restant plus qu’aux esclavagistes à pénétrer dans le nid afin d’en chasser ou tuer les derniers habitants. Le couvain est alors emporté.
Source : Les fourmis, comportement, organisation sociale et évolution
Source photo : AntWeb


Est-ce une espèce bien localisée ou peut-on la renconter partout ou l' ou les espèce(s) cible(s) est/sont présente(s) ?
Professeur vous avez étudiez des espèces de ce genre là me semble t-il puisque présente en Afrique ?

Elle est répandue de l'Espagne à la Turquie, mais son abondance locale est très variable. De ce que j'ai pu voir, il y a des sites très riches en hôtes mais où je ne l'ai pas trouvée malgré une recherche intensive. Et à l'autre extrême, il y a un site en Italie où la moitié des colonies hôtes (T. unifasciatus) sont parasitées. C'est un type de pattern qu'on retrouve chez d'autres esclavagistes. Je ne sais pas pourquoi il y a de telles différences. Peut-être est-ce dû à une faible dispersion des sexués. Ou bien y a-t-il des processus de "course aux armements" entre l'hôte et le parasite. Il serait intéressant de voir s'il y a une fluctuation dans le temps (et à quelle échelle de temps).

Quelques photos pour l'apprécier : Une pilosité longue et fine sur l'ensemble du corps. Pas d'ocelles.
Chaque pétiole est doté dans sa partie inférieure d'une dent la caractérisant.