Bonsoir,

J'ai réalisé l'été dernier mon stage de licence professionnelle à la Réserve Naturelle du Marais de Lavours dans l'Ain. J'ai travaillé sur une étude visant à connaitre l'impact de différents types de gestion prairiale sur les invertébrés. L'échantillonnage a été effectué par pièges Barber dans une prairie humide à Carex elata.
A coté de cela, en milieu forestier de la même réserve ont été posés quelques pièges Barber et quelques pièges à interception.
Je voulais vous faire part de la liste des espèces que j'ai pu identifier :

- Dolichoderus quadripunctatus

- Camponotus fallax
- Camponotus truncatus
- Lasius brunneus
- Lasius paralienus : seules 3 ouvrières
- Lasius platythorax : espèce dominante en forêt

- Leptothorax muscorum : seules 2 ouvrières
- Myrmecina graminicola
- Myrmica gallienii
- Myrmica rubra : espèce dominante en forêt, bien présente également en prairie
- Myrmica scabrinodis : espèce dominante en prairie
- Temnothorax affinis
- Temnothorax nylanderi
- Tetramorium gp caespitum : 1 colonie découverte

- Hypoponera punctatissima : seule une reine
- Ponera coarctata : seule une reine

La détermination de l'ensemble des espèces (exceptée Ponera coarctata que je viens tout juste d'identifier) m'a été confirmée par mon professeur de la fac, spécialiste des fourmis : Bernard Kaufmann. Myrmica gallienii m'a également été confirmé par Christophe Galkowski.

Je suis preneur de toute information concernant le statut de chaque espèce. Claude m'a signalé lors de notre balade en pays catalan que Hypoponera punctatissima n'était par exemple pas courante. Il y a de nombreuses espèces identifiées ici qui ne sont pas encore répertorié pour le département de l'ain, je prépare donc des tubes ...

Salut,

en quoi consistent les pièges à interception?
Pas du tout de collecte à vue? Tu as récolté sur quelle période?
C'est pas énorme 15 espèces sur une forêt et des prairies, pourtant tu as trouvé des espèces discrètes et/ou pas courantes...

merci pour ces infos,
Théotime

Le but premier n'était pas de dresser une liste d'espèces. Je me suis greffé au suivi pour lequel l'année 2010 constituait la troisième année. Le protocole a été mis en place au départ pour toucher un très large groupe d'invertébrés (araignées, diptères, mollusques, coléoptères carabiques ...) et n'est pas du tout adapté aux formicidés.
Période d'échantillonnage : fin avril à mi juillet pour les barber prairie/forêt ; fin avril à fin octobre pour les pièges à interception.
Un peu de chasse à vue mais pas d'espèce supplémentaire aux collectes des pièges.
L'ensemble du site, en prairie et en forêt, est très humide.

Piège à interception (taille : 90 cm de haut), mis en place pour les coléoptères saproxylophages :


J'aurais aimé chercher les ouvrières des deux espèces de ponérines pour établir ou non une installation sur le site. Où faut-il chercher ? J'ai testé il y a quelques jours le tamisage (démonstration m'a été faite par Claude) dans la zone forestière où les sexués ont été capturés, sans succès. Est-il trop tard ? Est-ce que ça peut être dû au fait que le sol est très humide ?

Merci_

Bonjour Jérémie,

Merci pour ce retour intéressant. Il est clair qu'il doit y avoir plus de monde, le nombre de spécimens pour quelques une des espèces est parlant ; le piégeage se devait d'être généraliste.

De ma faible expérience, les tamisage pour les ponérines serait la meilleur solution. Parfois sous les pierres aussi. Elles recherchent l'humidité, mais comme la zone n'en manque pas ce n'est pas vraiment sélectif. Les colonies sont petites, il faut du temps ou de la chance pour trouver.
Changer de zone aussi, les sexuées étaient en vadrouille. Si il a plu autant que dans le Rhône, peut être attendre quelques jours car elles auraient pu se réfugier un peu plus profond, pour ce que j'avais vu les nids sont superficiels.

Pour les identifications de B.kaufmann, c'est de lui même? Par curiosité : de quelle manière pour les espèces? Génétique ou clés?
Merci.

Bonjour,
Merci pour ces informations. Je vais continuer ma prospection à vue et par tamisage.
L'ensemble des espèces que j'ai identifié m'a été confirmé par Bernard Kaufmann lui-même, il n'y a pas eu de génétique.

Sous les pierres au milieu de la pelouse, c'est le plus efficace sur un terrain plat. Il faut bien regarder, elles sont petites et noires/brunes. Sur le campus de La Doua on a trouvé une vingtaine de colonies dans des endroits dispersés. H. eduardi uniquement.
Merci pour la photo

Je viens de trouver des ponérines en bas de chez moi par tamisage, effectivement, c'est petit.
Absolument aucune pierre dans la prairie en question.

Le tamisage c'est se donner les moyens de trouver des ouvrières qu'il serait très difficile de capturer à vue. Rapide et efficace. Pour les sexuées, elles peuvent venir de très loin. Comme elles sont ... souterraines ( je n'ose plus hypogées) il faut de la chance pour trouver les colonies.
La liste de Jérémie est incomplète. Il n'écrit pas tout.