Un petit bilan de la sortie du 3 et 4 juin:
Massif de la Sainte Baume, département du Var (83).

Liste des espèces rencontrées : entre parenthèses, nombre cumulé.

Vendredi 3 juin

Hêtraie : une hêtraie dense se développe sur le versant nord du massif. Les mauvaises conditions météo du matin, avec des pluies, n’ont pas permis une récolte abondante. Seulement trois espèces rencontrées :

Lasius brunneus (1) : assez fréquente dans le bois mort
Lasius emarginatus (2) : plus fréquente vers le sommet, dans les rochers
Temnothorax nylanderi (3) : dans la litière, le bois mort, localement abondante.


Crête karstique sommitale : en début d’après midi, le ciel se dégage ce qui permet une prospection efficace au milieu de la flore supra méditerranéenne, entre 900 et 1000 m d’altitude. A comparer avec Bernard (1968), illustration en face de la page 64.
24 espèces recensées.
Camponotus aethiops (4) : colonies dans le sol, ça et là.
Camponotus cruentatus (5) : quelques rares ouvrières rencontrées.
Camponotus lateralis (6) : quelques colonies, au pied des chênes verts, dans les rochers
Camponotus piceus (7) : des ouvrières dans les rochers
Cataglyphis cursor (8) : plusieurs nids dans les endroits dégagés.
Lasius brunneus : des ouvrières sur les arbres
Lasius emarginatus : quelques spécimens dans les rochers
Plagiolepis pygmaea (9) : dans la litière au pieds des arbres.
Proformica sp (10) : c’est une prise intéressante. Nombreuses colonies dans les endroits dégagés. Entrée du nid entouré d’un petit monticule de terre. Nommé P. ferreri par Bernard, cette détermination sera peut être à revoir après une révision du genre.
Aphaenogaster gibbosa (11) : quelques colonies avec des ouvrières de forte taille
Crematogaster auberti (12) : assez fréquente, terricole.
Crematogaster scutellaris (13) : bosquets d’arbres
Messor bouvieri (14) : pas très fréquent en fait, quelques ouvrières rencontrées
Messor structor (15) : quelques ouvrières
Pheidole pallidula (16) : présence régulière
Solenopsis sp (17) : quelques spécimens
Temnothorax affinis (18): des ouvrières sur une branche
Temnothorax formosus (19) : 2 ouvrières sur le sol. Bravo à Rumsaïs !!
Temnothorax niger (20): 1 ouvrière sur les rochers
Temnothorax nylanderi: quelques specimens dans la litière
Temnothorax recedens (21) : 1 ouvrière sur les rochers
Temnothorax unifasciatus (22): quelques exemplaires
Tetramorium caespitum/impurum (23) : une grosse colonie avec des ailés.
Ponera testacea (24) : 2 ouvrières dans la litière


Prairie rase près de l’hôtellerie de la Sainte Baume, en fin d’après midi. 5 espèces présentes.

Cataglyphis cursor avec mâles
Formica cunicularia (25) : probable, non récolté
Lasius sp : 1 seule ouvrière récoltée, peut être paralienus, non comptabilisée dans le recensement.
Messor structor : nombreuses colonies, avec de nombreuses reines
Tetramorium forte (26) : quelques colonies, présences des ailés reines et mâles, caractéristiques, ce qui facilite la détermination.

Samedi 4 juin


Forêt domaniale de la Sainte Baume, vallon de l’Huveaune, le long du GR 9. Milieu riche : 38 espèces présentes.

Tapinoma nigerrimum (27) : nids populeux ça et là.
Camponotus aethiops : trouvé régulièrement
Camponotus cruentatus : assez fréquent par endroit.
Camponotus fallax (28): des ouvrières sur un tronc. Une reine non récoltée probablement fallax sur un arbre.
Camponotus lateralis : souvent sous les pierres
Camponotus piceus : trouvée régulièrement
Camponotus vagus (29) : très visible. Dans les arbres morts
Cataglyphis cursor : lieux dégagés.
Formica cunicularia : grosses colonies assez fréquentes.
Formica gagates (30) : abondante dans la litière en sous bois.
Formica pratensis (31) : des ouvrières, à deux reprises.
Lasius emarginatus : dans les rochers
Lasius neglectus (32) : ultra dominante près de la rivière, des grosses colonies avec des dizaines de reines
Plagiolepis pygmaea : trouvée régulièrement mais pas très fréquente
Aphaenogaster gibbosa : 1 nid sous une pierre
Aphaenogaster subterranea (33) : 1 seule ouvrière vue, dans la litière
Crematogaster auberti : bord du chemin, sur une station humide
Crematogaster scutellaris : dans la litière en sous bois
Crematogaster sordidula (34): vue à 3 ou 4 reprise, dans les rochers
Messor structor : assez présent
Myrmecina graminicola (35): quelques ouvrières dans la litière
Myrmica aloba (36): sur une station humide et argileuse
Myrmica spinosior (37) : quelques nids, milieux ouverts et bordure de forêt
Myrmoxenus kraussei (38) : 1 fois, chez T. recedens
Myrmoxenus ravouxi (39) : chez T. unifasciatus sur une station
Pheidole pallidula : assez fréquente, avec toutes les variations de couleur
Solenopsis groupe fugax : 1 nid avec la grosse reine aperçue.
Temnothorax angustulus (40) : 1 ouvrière sur un arbre
Temnothorax kraussei (41) : 2 ouvrières, branche morte en forêt
Temnothorax lichtensteini (42) probable, dans les rochers
Temnothorax luteus (43): forme racovitzai, individus assez sombres, dans les rochers
Temnothorax niger : quelques colonies sous les pierres
Temnothorax parvulus (44) : dans la litière, assez fréquente
Temnothorax recedens : fentes des pierres
Temnothorax unifasciatus : des colonies ça et là.
Tetramorium moravicum (45): au moins une colonie, bordure sableuse près de l’usine. Des mâles récoltés distincts de ceux de forte vus la veille
Tetramorium sp: du groupe caespitum impurum, ouvrières isolées sous les pierres, peut être différent de ceux du sommet.
Ponera testacea : coteau calcaire, sous les pierres

45 espèces répertoriées au cours du séjour dans le massif de la Sainte Baume. Si on évalue le nombre d’espèce en France à 220, cela fait 20% de la myrmecofaune française présente dans le massif. Il faut continuer à prospecter, il reste probablement de nombreuses espèces à découvrir.


Et pour compléter, un spécimen de Brignoles
Myrmica specioides


Ont participé à l'élaboration de la liste : Alex, Alexis, Christophe, Claude, Rumsaïs et leurs supportrices !!

Intéressant.
Je suis intrigué : quelle est l'alimentation de cette Proformica ? Est-elle en concurrence avec les cataglyphes dans ces milieux dégagés ?
hugo

De façon générale , les Proformica que je peux observer sont chasseresses de petits insectes. Hormis sur le Ventoux et plus bas en plaine alentours du Lubéron, la végétation est basse, rase, avec des graminées. Ce ne sont pas les substances sucrées comme le miellat qu'elles peuvent trouver.Ou très peu. Ni les pucerons sous terre.
Il n'y a pas vraiment de concurrence avec les Cataglyphis. La crête sommitale ne doit pas leur convenir.Plus bas elles doivent trouver plus de place et confort. Nous sommes quasi à 1000m.
population : P.nasuta , sur le Ventoux( Chalet) , des milliers d'ouvrières. P.ferreri en Cerdagne : 300/400 . Probablement identique de ce que l'on a pu voir sous des pierres pour celle ci.

A comparer avec Bernard (1968), illustration en face de la page 64.

Ok, donc Cataglyphis et Proformica bien séparée, les territoires de chasses ne se recoupent pas ?

Moi je trouve plutôt qu'elles se chevauchent fortement. Dans les 4 sites à Proformica que j'ai pu trouver dans le Gard et l'Hérault il y a systematiquement des Cataglyphis avec. Et elles fourragent aux mêmes heures. Par contre, de ce que j'ai pu observer, il semble y avoir des niches différentes quant à la taille des insectes récoltés.

parce qu'elle le vaut bien :
reine Myrmoxenus ravouxi ( à gauche) avec une ouvrière T.unifasciatus (à droite !)

Parce que Rumsaïs a réussi à les trouver :

formosus élégante.
Elle l'est.