Anergates atratulus
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Anergates atratulus
Au cours d'un weekend dans les Hautes-Alpes au mois d'aout j'ai eu la chance de rencontrer Anergates atratulus. C'est l'occasion de dire quelques mots sur cette espèce si particulière et dont la récolte est peu fréquente. C'est une espèce inquiline qui parasite Tetramorium impurum / caespitum. La caste ouvrière n'existe pas. La femelle, et surtout le mâle, ont une morphologie très dérivée. Les pièces buccales sont réduites. Le mâle, aptère, est quasiment dépigmenté et sa cuticule est très fine et molle. Les accouplements ont lieu dans le nid et les populations doivent avoir un taux d'inbreeding élevé. Cependant les colonies sont polygynes ce qui permet probablement un certain brassage génétique. Il existe plusieurs espèces parasites sociales qui pratiquent l'accouplement intranidal tout en étant monogyne; la consanguinité très forte devrait mener à la production de mâles diploïdes théoriquement stériles, ce qui pourrait être très préjudiciable à l'espèce. On peut se demander si des mécanismes n'ont pas été sélectionnés chez ces espèces pour palier à ces effets délétères. Le déterminisme du sexe est-il vraiment le même? Les mâles diploïdes sont-ils vraiment stériles chez ces espèces?
Anergates atratulus semble essentiellement inféodée aux zones montagneuses en Europe, bien qu'elle ait été trouvée en Sicile. Elle est présente aussi aux Etats-Unis où elle a été introduite avec Tetramorium caespitum.
Je l'ai trouvée dans une prairie au bord d'une rivière à Freissinières, dans la région de Briançon. De nombreux parasites sociaux sont connus de cette région, dont Anergates atratulus. Ce n'est donc pas un scoop, mais ça fait toujours plaisir à voir.
Elle a tout d'abord été considérée comme rare, mais c'est probablement lié au fait qu'elle est difficile à détecter. En effet, on ne peut la repérer de l'extérieur qu'au moment de la production des sexués. Les reines fécondées se tenant en profondeur, et les ouvrières n'existant pas, il est impossible de savoir, en soulevant les pierres, si la colonie de Tetramorium est parasitée ou non. Je me demande si les reines remontent à la surface au printemps pour se réchauffer sous les pierres exposées au soleil, comme le font pas mal d'espèces terricoles.
J'ai donc eu la chance de soulever la pierre au bon moment. Il y avait des dizaines de femelles ailées et de mâles s'accouplant, mais je n'avais pas d'appareil photo... Je suis revenu sur les lieux deux jours plus tard avec un appareil photo, les femelles ailées etaient toujours là, mais je n'ai pu voir que deux mâles. Je me demande bien ce que les autres sont devenus. J'ai pu prendre quelques photos mais elles ne sont vraiment pas grosses ces fourmis....
Le jour où j'ai vu les accouplements correspond au lendemain d'une période pluvieuse. Je ne sais pas si ça a un rapport mais ça pourrait valoir le coup de noter ce genre d'information. Si jamais ça avait un quelconque rapport ça permettrait de cibler au mieux les périodes les plus intéressantes pour les trouver, voir de provoquer ces périodes en arrosant un peu les nids de Tetramorium . C'est une technique qui est utilisée pour détecter une espèce inquiline de Pogonomyrmex aux Etats-Unis, mais les conditions sont très différentes, ce sont des espèces désertiques, l'eau a probablement beaucoup plus d'importance (même si cette inquiline ne creuse pas elle-même de trou).
Anergates atratulus semble essentiellement inféodée aux zones montagneuses en Europe, bien qu'elle ait été trouvée en Sicile. Elle est présente aussi aux Etats-Unis où elle a été introduite avec Tetramorium caespitum.
Je l'ai trouvée dans une prairie au bord d'une rivière à Freissinières, dans la région de Briançon. De nombreux parasites sociaux sont connus de cette région, dont Anergates atratulus. Ce n'est donc pas un scoop, mais ça fait toujours plaisir à voir.
Elle a tout d'abord été considérée comme rare, mais c'est probablement lié au fait qu'elle est difficile à détecter. En effet, on ne peut la repérer de l'extérieur qu'au moment de la production des sexués. Les reines fécondées se tenant en profondeur, et les ouvrières n'existant pas, il est impossible de savoir, en soulevant les pierres, si la colonie de Tetramorium est parasitée ou non. Je me demande si les reines remontent à la surface au printemps pour se réchauffer sous les pierres exposées au soleil, comme le font pas mal d'espèces terricoles.
J'ai donc eu la chance de soulever la pierre au bon moment. Il y avait des dizaines de femelles ailées et de mâles s'accouplant, mais je n'avais pas d'appareil photo... Je suis revenu sur les lieux deux jours plus tard avec un appareil photo, les femelles ailées etaient toujours là, mais je n'ai pu voir que deux mâles. Je me demande bien ce que les autres sont devenus. J'ai pu prendre quelques photos mais elles ne sont vraiment pas grosses ces fourmis....
Le jour où j'ai vu les accouplements correspond au lendemain d'une période pluvieuse. Je ne sais pas si ça a un rapport mais ça pourrait valoir le coup de noter ce genre d'information. Si jamais ça avait un quelconque rapport ça permettrait de cibler au mieux les périodes les plus intéressantes pour les trouver, voir de provoquer ces périodes en arrosant un peu les nids de Tetramorium . C'est une technique qui est utilisée pour détecter une espèce inquiline de Pogonomyrmex aux Etats-Unis, mais les conditions sont très différentes, ce sont des espèces désertiques, l'eau a probablement beaucoup plus d'importance (même si cette inquiline ne creuse pas elle-même de trou).
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Re: Anergates atratulus
Quelques photos sous bino :
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Re: Anergates atratulus
C'est une jolie découverte. Il n'y a pas longtemps, Skan, un membre du forum Acideformik l'avait aussi découverte dans le département du Gers et je ne pense pas que ce soit en zone montagneuse, ce département étant très plat même dans le sud quand il se rapproche du piémont pyrénéen :
http://www.acideformik.com/forums/index ... =7837&st=0
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Re: Anergates atratulus
Merci pour ce reportage photos !
C'est une espèce chez qui, les reines, une foie fécondées, quittent le nid de Tetramorium pour aller parasiter une (des) colonie(s) voisine c'est cela ?
C'est une espèce chez qui, les reines, une foie fécondées, quittent le nid de Tetramorium pour aller parasiter une (des) colonie(s) voisine c'est cela ?
- Jean-Luc Marrou
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Re: Anergates atratulus
C'est vrai que là y a la caste mâle et femelle et plusieurs types. C'est vraiment une sacrée découverte que vous nous faites partager. Bravo !!!
L'idée de l'arrosage est à retenir.
Chez Pogonomyrmex, l'espèce inquiline dont vous parlez à plusieurs castes ? Ou cette méthode d'arrosage n'est utilisé que pour provoquer la remontée des sexués ?
En vous lisant je pensais aussi à l'espèce inquiline Camponotus universitatis, on a tellement peu de données et d'éléments sur elle. Je l'ai cherché plusieurs fois dans l'Aude et les Pyrénées orientales au sein des nids de Camponotus pilicornis et Camponotus aethiops, sans succés. Bien qu'elle semble se trouvait surtout dans les nids de la première espèce citée (Communication personnelle de Xavier Espadaler). Un membre d'un forum l'avait trouvé avec mes conseils là où il habitait (Salon en Provence). C'est un parasite chez qui existe 3 castes (mâles, femelles, ouvrières), ce qui n'est pas le cas chez Anergates.
L'idée de l'arrosage est à retenir.
Chez Pogonomyrmex, l'espèce inquiline dont vous parlez à plusieurs castes ? Ou cette méthode d'arrosage n'est utilisé que pour provoquer la remontée des sexués ?
En vous lisant je pensais aussi à l'espèce inquiline Camponotus universitatis, on a tellement peu de données et d'éléments sur elle. Je l'ai cherché plusieurs fois dans l'Aude et les Pyrénées orientales au sein des nids de Camponotus pilicornis et Camponotus aethiops, sans succés. Bien qu'elle semble se trouvait surtout dans les nids de la première espèce citée (Communication personnelle de Xavier Espadaler). Un membre d'un forum l'avait trouvé avec mes conseils là où il habitait (Salon en Provence). C'est un parasite chez qui existe 3 castes (mâles, femelles, ouvrières), ce qui n'est pas le cas chez Anergates.
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Re: Anergates atratulus
Le cas Anergates est intéressant. Il faudrait compiler les informations pour savoir si cette espèce est spécifique d’un hôte en particulier ou bien si elle est généraliste et fréquente les différentes espèces du groupe caespitum-impurum. Je ne connais pas de données publiées là-dessus.
Surtout que, selon la révision des Steiner (2006), il existe en France au moins 4 espèces de Tetramorium appartenant à ce groupe : T. caespitum, T. impurum, T. sp. A, T. sp. E (et peut-être T. sp. D).
Dans mon Médoc (au niveau de la mer), je ne l’ai trouvé qu’avec T. cf impurum (espèce à essaimage tardif), jamais avec T. sp. E (à essaimage précoce).
Rumsaïs pourra peut-être confirmer mais je n’ai jamais vu d’ailés Tetramorium dans un nid infesté d’Anergates, ce qui rend difficile l’identification de l’hôte.
Il faut donc prélever de nombreuses ouvrières et se lancer dans l’identification en ligne proposée par les Steiner :
http://homepage.boku.ac.at/h505t3/DiscTet
Plusieurs cas de figure :
soit Anergates fréquente 1 espèce
soit Anergates fréquente de 2 à toutes les espèces
Dans cette dernière situation, il faudrait aussi se pencher sur Anergates, car je pense que personne n’a jamais vraiment essayé à fond de voir s’il n’existe qu’un seul Anergates ! Pourquoi ne pas imaginer un modèle avec à chaque hôte son parasite spécifique, ….
Surtout que, selon la révision des Steiner (2006), il existe en France au moins 4 espèces de Tetramorium appartenant à ce groupe : T. caespitum, T. impurum, T. sp. A, T. sp. E (et peut-être T. sp. D).
Dans mon Médoc (au niveau de la mer), je ne l’ai trouvé qu’avec T. cf impurum (espèce à essaimage tardif), jamais avec T. sp. E (à essaimage précoce).
Rumsaïs pourra peut-être confirmer mais je n’ai jamais vu d’ailés Tetramorium dans un nid infesté d’Anergates, ce qui rend difficile l’identification de l’hôte.
Il faut donc prélever de nombreuses ouvrières et se lancer dans l’identification en ligne proposée par les Steiner :
http://homepage.boku.ac.at/h505t3/DiscTet
Plusieurs cas de figure :
soit Anergates fréquente 1 espèce
soit Anergates fréquente de 2 à toutes les espèces
Dans cette dernière situation, il faudrait aussi se pencher sur Anergates, car je pense que personne n’a jamais vraiment essayé à fond de voir s’il n’existe qu’un seul Anergates ! Pourquoi ne pas imaginer un modèle avec à chaque hôte son parasite spécifique, ….
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Re: Anergates atratulus
Il semble que plusieurs d'entre vous l'aient trouvée en plaine. Je note (ça m'évitera de dire des bêtises la prochaine fois). Il se pourrait donc qu'elle soit plus commune qu'elle n'en a l'air...Jean-Luc Marrou a écrit :Il n'y a pas longtemps, Skan, un membre du forum Acideformik l'avait aussi découverte dans le département du Gers et je ne pense pas que ce soit en zone montagneuse
Oui.Christian Dégache a écrit :C'est une espèce chez qui, les reines, une foie fécondées, quittent le nid de Tetramorium pour aller parasiter une (des) colonie(s) voisine c'est cela ?
Il s'agit de Pogonomyrmex colei, qui n'a pas d'ouvrières. Rissing (1983) précise qu'il a versé 7.5 litres d'eau sur le nid hôte (Pogonomyrmex rugosus), et que ça a provoqué un vol immédiat de P. colei... Je crois me souvenir que la méthode avait aussi été utilisée pour localiser Pogonomyrmex anergismus, une autre inquiline sans ouvrières, mais je ne retrouve pas la reference.Jean-Luc Marrou a écrit :Chez Pogonomyrmex, l'espèce inquiline dont vous parlez à plusieurs castes ? Ou cette méthode d'arrosage n'est utilisé que pour provoquer la remontée des sexués ?
Je n'ai jamais vu cette espèce. Est-elle facile à repérer parmi les hôtes (parmi les pilicornis j'imagine que oui, mais parmi les aethiops...)?Jean-Luc Marrou a écrit :En vous lisant je pensais aussi à l'espèce inquiline Camponotus universitatis.
Sanetra (1999) l'a trouvée en Sicile dans un nid de Tetramorium diomedeum. Sinon les hôtes qu'il décrit sont caespitum et impurum (determinés par sa technique, avec des allozymes).Christophe Galkowski a écrit :Le cas Anergates est intéressant. Il faudrait compiler les informations pour savoir si cette espèce est spécifique d’un hôte en particulier ou bien si elle est généraliste et fréquente les différentes espèces du groupe caespitum-impurum. Je ne connais pas de données publiées là-dessus.
Effectivement, il n'y avait pas de sexués de Tetramorium. Toujours d'après Sanetra 1999, c'est la règle. Cependant dans son échantillon de Sicile il trouve des nymphes de sexués hôte (diomedeum), ce qu'il qualifie lui-même d'inhabituel.Christophe Galkowski a écrit :Rumsaïs pourra peut-être confirmer mais je n’ai jamais vu d’ailés Tetramorium dans un nid infesté d’Anergates, ce qui rend difficile l’identification de l’hôte.
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Re: Anergates atratulus
Qu'est-ce qui provoquerait cette "fabrication" de séxué chez les hôtes ?Rumsaïs Blatrix a écrit :Effectivement, il n'y avait pas de sexués de Tetramorium. Toujours d'après Sanetra 1999, c'est la règle. Cependant dans son échantillon de Sicile il trouve des nymphes de sexués hôte (diomedeum), ce qu'il qualifie lui-même d'inhabituel.Christophe Galkowski a écrit :Rumsaïs pourra peut-être confirmer mais je n’ai jamais vu d’ailés Tetramorium dans un nid infesté d’Anergates, ce qui rend difficile l’identification de l’hôte.
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Re: Anergates atratulus
Lorsqu'on supprime la reine d'une colonie de fourmis il est assez fréquent que le couvain restant donne des sexués. C'est dû au fait que la reine a un effet partiellement inhibiteur sur la production de sexués. Si une reine Anergates remplace la reine hôte la colonie pourrait produire une vague de sexués; en fait la colonie nouvellement parasitée devrait déjà avoir du couvain de sexués vu que les périodes d'accouplement des Anergates correspondent aux périodes de production de sexués de Tetramorium. On devrait donc, de temps en temps, tomber sur une colonie parasitée qui produit des sexués hôtes. A moins qu'il y ait un décalage temporel assez marqué entre l'accouplement et l'installation de la reine Anergates dans la colonie hôte de telle sorte que la reine arrive dans une colonie dont les sexués sont déjà partis et qui n'est plus dans une période favorable à la production de sexués. Quelqu'un sait si un tel décalage existe? et si les reines Anergates d'attaquent à des colonies avec reines ou bien seulement à des colonies orphelines?
Une remarque qui pourrait intéresser Christophe: j'ai lu dans le bouquin de Seifert qu'il y a deux périodes d'accouplement chez les Anergates; or ces périodes semblent correspondent aux périodes de vol nuptial des 2 Tetramorium hôtes, qui, semble-t-il, ont chacun leur période. Il serait intéressant de regarder si une même colonie d' Anergates produit ses sexués aux deux périodes ou si certaines colonies les produisent à l'une et les autres colonies à l'autre...
Une remarque qui pourrait intéresser Christophe: j'ai lu dans le bouquin de Seifert qu'il y a deux périodes d'accouplement chez les Anergates; or ces périodes semblent correspondent aux périodes de vol nuptial des 2 Tetramorium hôtes, qui, semble-t-il, ont chacun leur période. Il serait intéressant de regarder si une même colonie d' Anergates produit ses sexués aux deux périodes ou si certaines colonies les produisent à l'une et les autres colonies à l'autre...
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Re: Anergates atratulus
Je n'avais pas à l'esprit que la reine hôte était éliminée !!
La colonie est donc condamnée (non renouvellement des ouvrières) !
Je ne pensais pas que dans ce "type" de parasitage (espèce inquiline) cela se passe ainsi !!
Le "parasite" entre donc dans la colonie hôte et élimine la reine présente, elle même, ou utilise t-elle un moyen plus subtile : substance chimique ?
Connaissez-vous le procédé employé par le parasite pour remonter jusqu'au nid à parasiter ?
Une fois arrivée sur "site" utilise t-elle une allomone de ... propagande ou .... y'a t-il "copie" de l'odeur du nid à parasiter ?
La colonie est donc condamnée (non renouvellement des ouvrières) !
Je ne pensais pas que dans ce "type" de parasitage (espèce inquiline) cela se passe ainsi !!
Le "parasite" entre donc dans la colonie hôte et élimine la reine présente, elle même, ou utilise t-elle un moyen plus subtile : substance chimique ?
Connaissez-vous le procédé employé par le parasite pour remonter jusqu'au nid à parasiter ?
Une fois arrivée sur "site" utilise t-elle une allomone de ... propagande ou .... y'a t-il "copie" de l'odeur du nid à parasiter ?
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